Institut de Médiation Animale

PasaPas

Le Chien Médiateur


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Il s’avère que le chien est l’animal de choix pour travailler auprès des patients, en raison de son immense potentiel d'adaptation, de sa sociabilité, de sa capacité d'encourager l'interaction, d'inviter à l'action et de se laisser caresser affectueusement.
Il présente aussi le grand avantage de faire partie de notre environnement proche, il est facile d’accès, c’est plus compliqué d’aller nager avec les dauphins ou de se rendre dans une ferme.

Le chien possède plusieurs qualités faisant de lui un collaborateur remarquable pour les soignants. Du fait qu'il soit vivant, il est attrayant pour le patient et il possède une grande capacité à le stimuler.


En parlant d’une séance de rééducation avec l’intervention d’un chien, Caroline Bouchard et Christine Delbourg disent : « c’est une chose de lancer des petits sacs de sable dans une boite, c’en est une autre de lancer une balle à un petit chien vif et joyeux qui le rapporte, qui attend un merci sous forme de caresse ou même de biscuit. Et pourtant le geste est identique, mais la motivation est différente ».

Toujours, selon le Dr Vernay neurologue : « il (le chien) est celui qui force l’autre à avancer, celui qui considère son maître handicapé comme une personne ordinaire, ce faisant il lui permet dans une certaine mesure, de s’accepter, de se dépasser peut-être, de reprendre une place dans la société ».

On peut noter également que les personnes qui sont en rupture avec la société, comme c’est le cas des patients schizophrènes, réapprennent auprès du chien à prendre soin d’un autre, à le respecter à en être responsable, puis à plus long terme à accepter la règle commune.
Le chien est une aide dynamique, motivante, toujours joyeux et prêt à s’amuser avec l’humain il a cette capacité à diminuer de façon instantanée l’angoisse .
Le patient à tendance à se laisser aller moins facilement, voire à se dépasser, à oublier ses difficultés quand il joue à la balle avec un chien, quand il le brosse ou se penche pour le caresser ou le câliner.

Le chien est un véritable déclencheur de communication, il encourage l’ouverture à l’autre. Dans la vie quotidienne on a tous vécu cette expérience, lorsque l’on se promène dans la rue avec un chien, fréquemment des passants se retournent vers l’animal, le caresse, vous adresse la parole en vous demandant la race du chien, ou raconte leur expérience passée avec un chien similaire. C’est pour cela que l’on peut dire que cet animal est un facilitateur de relations sociales.
De surcroît, les activités associant l’animal ne demandent aucune aptitude particulière de la part des patients, même les plus régressés ne se sentiront pas en échec face au chien, à l’instar d’autres activités qui demandent une production (le dessin, la poterie…).

Du fait que « l’objet » de médiation soit vivant chaque séance est unique et différente, ainsi ni le patient et ni le soignant ne ressentiront la routine s’installer dans ce type d’activités. D’autant plus que les séances peuvent êtres variées : toilettage du chien, promenade, jeu de balle, éducation, nourrissage…
Le chien joue le rôle d'intermédiaire non menaçant, qui contribue à l'établissement d'une alliance thérapeutique entre le patient et l'intervenant. Sa présence et le fait d'entrer en contact avec lui stimulent l'apparition de comportements adaptés.

Par exemple, il s'avère un outil thérapeutique précieux auprès des enfants très isolés socialement comme le sont les autistes. Ainsi, la stimulation sensorielle au moyen de l'animal permet à l'enfant replié sur lui-même de se tourner vers le monde extérieur. Cela contribuera à diminuer ses comportements inappropriés (automutilations, balancements stéréotypés) en permettant l'augmentation de ses comportements sociaux appropriés (contact visuel avec l'animal, sourire, imitation des gestes de l'intervenant).
Dans ce cadre, la médiation par le chien constitue donc une thérapie orientée sur la réalité où l'animal, en léchant la main de l'enfant par exemple, lui permet de prendre conscience de l'autre.

Il serait cependant erroné de penser que tous les chiens peuvent entrer dans un programme d’activités à médiation. En effet, il faut adapter le physique et les qualités de l’animal aux personnes qu’il va côtoyer. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte. L’animal doit être un moyen de s’ouvrir au monde, d’établir des contacts, de faciliter la communication. Le chien ne doit pas être un obstacle à ces échanges. Il doit être équilibré, sociable, parfaitement éduqué.

Néanmoins quelles que soient les situations, il convient de ne pas forcer la mise en relation avec l’animal, tout individu n’est pas forcément sensible à ce type de démarche.
C’est pour cela que les activités sont toujours proposées aux patients et non imposées.

Cependant dans certaines circonstances, la simple présence de l'animal de compagnie peut constituer le prétexte à l'intervention auprès de patients, ceux refusant toute forme d'intervention, chez qui plusieurs tentatives ont échoué pour stimuler leur participation à des activités dans l'établissement. Nombre d'entre eux ont eu des expériences passées positives avec l'animal et, grâce à celui-ci, l'intervenant est perçu de façon moins menaçante. Les patients peuvent alors transposer leur confiance en l'animal aux soignants, et ensuite aux autres membres de l’équipe.

Rappelons tout de même que les activités associant l’animal ne peuvent prétendre se substituer à une thérapeutique médicale classique.
Elles viennent renforcer la thérapie mise en place, l’animal n’est pas un remède en soi, il n’est pas thérapeute mais une aide à la thérapie.

Extraits de l'étude "Un soignant qui a du chien !" par Edith Chambenoit